N’attendez pas de moi que je vais vous donner

Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;

La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,

Dans les champs, dans les bois, est partout la première.

Je suis par le printemps vaguement attendri.

Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre

Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;

Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.

Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.

Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.

Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,

Venez, je veux aimer, être juste, être doux,

Croire, remercier confusément les choses,

Vivre sans reprocher les épines aux roses,

Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu. 

On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,

Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;

On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;

On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux

Et de voir, sous l’abri des branches printanières,

Ces messieurs faire avec ces dames des manières.

 Victor Hugo 

Ces créations ont été réalisées par mes soins.

Merci de respecter mon travail !

Si vous désirez en avoir une, ou que je vous en réalise une,

Veuillez faire votre demande par MP

Une Très Bonne Fin De Journée

Votre Amie Lisbeth

Dans le vieux cimetière … 

Dans le vieux cimetière, un enfant vient d’entrer,

A genoux sur la pierre, il s’est mis à prier.

Ses petites mains jointes, et les deux yeux fermés,

l dit des mots si beaux, qu’il va me faire pleurer.

C'est là sur cette tombe, ou l’herbe a bien poussée,

Qu’il a mis quelques fleurs, ramassées dans les prés,

De belles marguerites, et puis quelques bleuets,

Des boutons d’or, coquelicots, qu’il a su mélanger. 

Il a gravé un cœur, et puis il a marqué :

«Vous n’êtes pas partis… Dieu vous a rappelés,

Jésus est prés de vous… et je vous rejoindrai.» 

Que devient donc l’enfant, ainsi abandonné,

Privé de ses parents, à peine était-il né ?

Dans un triste orphelinat il fut alors placé,

Et c’est là que de Dieu, les sœurs lui ont parlé. 

Et le même pourtant, qui n’a pas de pitié,

Qui prend à un enfant, celle qui l’a porté,

Sans même lui permettre un instant de l’aimer.

C’est dur, très dur, et ne peut s’oublier,

Une mère qui meurt, pour vouloir accoucher.

C’est dur, très dur, et ne peut s’effacer,

Un père mort à la guerre, avant que l’on soit né. 

Dans le vieux cimetière, je n’ai pas pu bouger,

Assistant à la scène, sans vouloir déranger,

Mon corps s’était raidi, mon cœur s’était serré,

De mes yeux qui cuisaient, des larmes s’échappaient. 

A quelques pas de moi, cet enfant qui priait,

Et sous la pierre, ses parents qui dormaient,

Dans les camps Allemands, derrière les barbelés,

J’ai prononcé leurs noms pendant bien des années. 

L’enfant est reparti, sans me voir, il rêvait,

Je suis parti derrière…  et je l’ai rattrapé,

Ma main sur son épaule, je lui ai tout raconté :

Dans le vieux cimetière… nos parents nous voyaient.   

Texte de : Gilbert Dumas

Merci à Vous Gilbert de m'autoriser à publier vos écrits sur mon blog