PETIT PAPA NOEL !
Papa Noël, je me permets de t’écrire car je veux te parler, entre nous.
Je profite que tout le monde dort, ma maman et ma petite sœur, « Nanou ».
Tu sais il commence à faire froid et les nuits sont longues sans la lune,
Je suis dans le noir, sous mes couvertures, ma pile en éclairage de fortune.
Je vais en profiter pour te dire que je ne veux pas que tu m’apportes des jouets,
Mais si tu peux, quelques habits, ou des souliers, et quelque chose pour manger.
Je te promets, je suis bien sage et je travaille bien à l’école, je vais avoir dix ans.
La maîtresse m’a dit que je pars en sixième, et que je suis bien dans les temps.
Mais à la maison, les choses sont bien compliquées, le collège ne va rien arranger,
Maman est seule pour nous élever, depuis deux ans, papa est mort sur un chantier.
« Nanou » a eu quatre ans, mais elle n’est jamais allée à l’école, faute à son cœur.
Elle vit très peu chez nous, souvent à l’hôpital, il faudrait la greffer a dit le docteur.
Tu peux nous comprendre, toi Papa Noël, toi qui habite prés du Bon Dieu, au ciel,
Pourquoi maman est triste et pleure si souvent, elle ne vit plus que pour l’essentiel,
Sauver ma sœur et nous permettre de vivre heureux dans le bonheur et l’Amour
Qui ne peut s’épanouir totalement, tant les difficultés tombent sur nous chaque jour.
Ce jeudi un monsieur est venu avec sa camionnette, a dit qu’il était obligé de couper,
Il était désolé, mais comme on n’avait pas payé, nous n’avions plus droit à l’électricité.
Maman le regardant, a gentiment souri et lui a dit : «je sais, vous n’y êtes pour rien.»
Elle a pris une couverture dans l’armoire, l’a posée pour que « NANOU » soit bien.
Femme seule, au chômage, avec deux enfants à charge, la vie pour elle se dégrade.
A trente deux ans, elle brûle sa beauté dans le deuil de son Amour, et sa fille malade
Oubliant qu’elle existe, pour nous ses deux enfants, qu’elle aime bien plus que tout.
Moi aussi, je veux grandir, devenir fort, aimer de tout mon cœur, Maman et NANOU.
Tu vois Papa Noël, quand brillent toutes les belles guirlandes des grandes artères,
Que les sapins sont illuminés, que les magasins sont achalandés en bonnes affaires,
Des familles se battent pour continuer à vivre dans un dénuement qui parait anormal,
Dans l’ignorance la plus totale, partageant avec personne leur souffrance et leur mal.
Alors, je terminerai en te demandant de me faire le plus beau de tous les cadeaux,
La santé pour ma « NANOU », qui amènera le bonheur pour ma maman « gâteau »,
Et comme tu navigues dans le ciel, et que papy et mamy l’ont rejoint depuis un an,
Dis leur qu’ils nous manquent beaucoup, et fais leur de gros bisous de leurs enfants.
Texte de Gilbert DUMAS
~
le 07 décembre 2011.
Merci Gilbert pour ce nouveau texte que je publie avec plaisir
Commentaires
cette lettre magnifique mais bien triste à la fois il faut garder espoir un jour ou l'autre quelqu'un vous aidera , attendant cracotte te fait un énorme bisou