Vent d'automne
Passe dans les rameaux desséchés, vent d'automne,
Dans l'ombre, enivre toi de leur parfum amer ;
Berce entre les ifs noirs la lune monotone,
Fais murmurer dans fin la nuit, comme une mer.
Avive dans le ciel les étoiles tremblantes ;
Disperse follement la poudre du chemin,
Fais onduler sur les coteaux les herbes lentes
Comme un grand dos soyeux que caresse la main encore.
Tonne, gémis, décrois, murmure, gronde
Au loin avec ta voix mystérieuse. Meurs
Renais, déferle ainsi qu'une vague sonore
Remplis enfin la nuit d'éternelles rumeurs.
Fernand Gregh