Mon Dieu
Mon Dieu, permettez-moi de mourir
sur l'amoncellement de tout mes frères
Et pourtant mon corps souffrant respire
je brûle, j'ai si mal, j'ai froid, j'ai peur
Je n'ai plus d'oreilles, je n'ai plus de nez,
Des larmes de sang coulent de mes yeux
J'ai tellement de mal à respirer
Mon âme entière vous supplie mon Dieu
On m'a battu et on m'a frappé
Maintenant que je suis mort vivant
accroché, je me suis réveillé
la peau arraché, le corps en sang
Mais je suis encore vivant
et je vous regarde au fond de l'âme
moi, jeté sur les corps de mes frères
et je vous regarde, et je vous demande
A quel Dieu donnez-vous vos coeurs
pour quelle raison si peu d'amour
et pour quelle cause tant d'indifférence ?
N'est-ce-pas uniquement pour le plaisir ?
Mes frères, partout dans le monde souffrent, meurent
parce-que l'homme aime la futilité
parce-qu'il préfère son argent au coeur
parce-qu'il a choisi la vanité
plutôt que l'amour de son âme
Petit renard polaire aux yeux bleus-gris
pourtant déjà si tristes et si effrayés
par ce qu'il pressent et ce qu'il devine
cerné par une cage impossible à briser
La queue rongée et rouge d'angoisses
tu as encore les couleurs de l'enfance
mais là, tu n'arriveras pas à vieillir
et pourtant, pour toi, le temps qui passe
est déjà une éternité de peurs
Que Dieu te permettes une mort rapide
mais ce sont toujours les hommes qui décident...
J'étais un chien, un chien viverrin...
Je sais, j'avais l'air gros et pas très malin
mais je voulais vivre en paix avec vous,
j'avais le coeur assez grand pour vous aimer
et maintenant je tarde à mourir à cause de vous
Je n'ai plus d'oreilles, je n'ai plus de nez
des larmes de sang coulent de mes yeux
j'ai tellement du mal à respirer
et de toute mon âme, pour mourir, je prie Dieu
Je n'étais pas gros, je n'étais pas bête
peut-être pas très beau, un peu à l'abri sous la peau que vous m'avez volé
Isa
Agonie filmée d'un chien viverrin