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Titre du blog : Mon univers
Auteur : lisbeth16
Date de création : 04-05-2009
 
posté le 03-04-2010 à 21:43:24

Un éleveur bigourdan poursuivi pour actes de cruauté

Un éleveur bigourdan comparaissait hier devant la cour d'appel de Pau pour actes de cruauté envers son cheptel.

 

Les bêtes n'ont que la peau sur les os.

D'ailleurs, chez cet éleveur, installé à Loucrup, petit village situé à quelques encablures de Bagnères-de-Bigorre, le taux de mortalité du bétail s'élève à 20 % alors que la moyenne est de 5 à 6 %.

À la barre, l'exploitant agricole se défend farouchement d'affamer son troupeau.

Il prétend au contraire qu'il respecte à la lettre les rations et qu'il en donne même plus.

Mais voilà, les bovins, ont refusé de s'alimenter, ont boudé les boules de foin « et se sont couchés dessus » soutient-il.

 

« Votre troupeau a une particularité, il part plus à l'équarrissage qu'à l'abattoir », s'étonne le président Yves Saint-Macary.

 

Dans un premier temps, le quinquagénaire a été poursuivi pour mauvais traitement d'animal.

Les faits ont été requalifiés en sévices graves ou acte de cruauté.

En plus, il négligeait régulièrement d'alerter le service d'équarrissage quand les bêtes succombaient.

 

Des produits pourris

D'autres bêtes étaient en fin de course lorsque le vétérinaire est venu sur l'exploitation.

Son témoignage est édifiant : « La réserve de fourrage n'était pas distribuée, pas plus que le foin. La preuve, entre mes deux visites le stock n'avait pas bougé. Les aliments étaient pourris ou moisis. Le bétail n'avait pas de grange pour souffler, se mettre à l'abri et se défendre contre le froid. Et l'hiver était glacial », se souvient le vétérinaire.

 

L'avocat général, Christine Basse-Cathalinat a parlé gros sous : « En 6 ans, de 2003 à 2009, 57 bêtes sont mortes. Tout votre cheptel a été renouvelé à 100 %. Comment avez-vous financé le rachat de ces animaux qui décèdent puisque vous prétendez avoir de faibles revenus ? », l'interroge-t-elle.

 

« C'est un économiste »

 

La partie civile a les chiffres en main :

« Il reçoit des primes très conséquentes. En 1 an, il a perçu plus de 13 000 euros. C'est un élevage qui lui rapporte de l'argent non grâce aux ventes mais aux primes », s'insurge-t-elle.

« Ce n'est pas un éleveur, c'est un chasseur de primes. Il en touche quand ses bêtes vivent, meurent ou allaitent », s'indigne l'avocat général, à l'heure du réquisitoire et de demander à ce qu'il soit condamné « à ne plus s'occuper d'animaux, car il a failli dans son métier depuis longtemps » et à ce qu'on lui confisque le reste des bêtes qu'il possède encore.

 La défense a évoqué l'hypothèse d'un empoisonnement « un voisin a sulfaté la barrière » ou alors « les bovins ont bu dans un cours d'eau se trouvant à proximité d'une décharge sauvage », précise l'avocat qui a plaidé la relaxe.

 

L'arrêt sera rendu le 3 juin.