La colère que l’on tait ne s’évanouit pas.

Elle s’enfonce dans les profondeurs de l’être, tapie dans l’ombre, silencieuse mais vivante.

On croit qu’en l’enfouissant, on préserve l’harmonie.

On pense qu’en la maîtrisant, on démontre une force noble.

Mais ce que l’on refuse d’exprimer s’inscrit ailleurs, dans les replis de l’âme.

Alors la colère se métamorphose en silence.

Un silence dense, pesant, celui qui alourdit la poitrine et enserre la gorge.

Ce silence devient un fardeau, un poids imperceptible que l’on porte sans bruit, chaque jour.

Il s’infiltre dans les gestes contenus, dans les mots étouffés, dans les " oui " murmurés alors que l'on crie " non ".

Il se dissimule derrière les sourires forcés, masquant la brûlure intérieure.

La colère est une tempête intérieure, un cri étouffé, une onde qui parcourt l’âme et cherche une issue.

Trop souvent, on nous apprend à la taire, à l’enfouir sous des sourires forcés....

Comme si ressentir cette force vive était un tort, comme si l’exprimer était une faute.

Mais non.

La colère n’est pas une ennemie.

Elle est le témoin de ce qui nous touche, de ce qui nous blesse, de ce que nous ne voulons plus accepter.

Elle est l’écho du respect que l’on se doit, le signal que quelque chose a dépassé nos limites.

Renier sa colère, c’est nier une part de soi.

C’est s’éteindre à petit feu.

Alors oui, nous avons le droit d’être en colère.

Le droit de ressentir cette énergie brutale qui traverse le cœur.

Mais surtout, nous avons le droit de l’exprimer, de la libérer sans qu’elle devienne violence.

Car la colère n’a pas besoin de hurlements ou de fracas pour exister.

Elle peut être dite avec fermeté, avec clarté, avec la puissance tranquille de celui qui refuse de s’effacer.

Dire " cela m’a blessé ", c’est s’affirmer sans détruire.

C’est tracer la frontière entre ce que l’on accepte et ce que l’on refuse.

C’est ne plus porter seul ce poids invisible qui ronge les jours et alourdit les nuits.

C’est choisir la vérité plutôt que le silence.

Apprenons à entendre notre colère, à l’accueillir sans peur, à lui donner sa juste place. Elle n’est pas le chaos.

Elle est la voix de notre dignité.

de l'auteur MCh Cnd

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Très belle fin de journée

Votre amie Lisbeth